Spectacle-lancement le 10 novembre au Lion d’or dans le cadre de Coup de coeur francophone

Fanny Bloom présente son nouvel album, Holistique, « un projet magique en tout point de vue », dit-elle. Ce quatrième opus de chansons originales succède à Liqueur, paru en 2018.

Trois extraits avaient mis la table de vibrante façon à cette nouvelle offrande de l’incandescente autrice-compositrice-interprète : le bijou pop aux envolées lyriques de cordes disco C’est toujours comme ça, c’est magique, la fiévreuse Han han comme avant oscillant entre frénésie et apesanteur, sans compter la soyeuse Holistique, chantée sur le ton de la confidence, pièce qui a donné un sens au projet.

Depuis la parution de son premier album solo, en 2012, la musicienne a enchaîné à folle vitesse albums et tournées, en plus d’animer en 2021 le balado Daniel Bélanger : Rêve encore, dont elle signe la conception musicale avec son grand complice Thomas Hébert (Valaire, Qualité motel, ex-Patère rose). Projet qui a de plus donné vie à l’album hommage Rêve encore.

Après ces années effervescentes, la musicienne a ressenti le besoin d’aborder la musique avec moins d’empressement. Est né chez elle le désir de se poser un peu, de réfléchir, de prendre son temps. Et de se tester elle-même. « J’ai eu besoin d’aller voir si j’avais encore quelque chose à dire, si j’avais encore des mélodies en moi. »

Et elle a eu peur, admet-elle. Mais une à une, les chansons sont apparues, « dans une énergie qui me semblait renouvelée et puissante », relate-t-elle. Dans sa quête de paix intérieure et de sérénité, elles sont devenues rien de moins que de grandioses alliées. Ces chansons, elle les chérit aujourd’hui comme elle prendrait soin d’amis précieux. « Je les aime d’un amour sans nom. Le projet m’a ramenée à la musique. »

Sur Holistique, la pianiste classique de formation renoue avec son instrument, l’explorant comme jamais, dans la lenteur, dans ses moindres replis, le posant avec délicatesse et conviction au cœur de cette nouvelle œuvre, conçue dans la volonté de ne rien laisser au hasard, tout en donnant à sa musique le caractère coulant qu’elle aime tant.

Or, les paupières fardées d’un bleu chatoyant, Fanny Bloom appelle également au déhanchement. Les morceaux pianistiques épurés, tels que Le ciel te ressemble, dédié à son fils, côtoient sur Holistique d’évanescentes mélodies électro-pop qui se fondent dans la nuit avec leur habillage tantôt aérien, tantôt scintillants, ponctuées ça et là de cuivres, telles que Les énergies folles, Méconnaissables ou Ton cœur qui bat.

« Ton cœur qui bat est selon moi la chanson phare de l’album, celle qui m’a gardée éveillée des nuits entières tellement je l’avais dans la peau, raconte Fanny Bloom. Je la voulais puissante, dansante, collante, mais suave, légère et disco en même temps. »

« Je voulais aussi parler au “tu”, ajoute-t-elle. Avoir une conversation avec l’autre. Traduire la force de l’amitié dans les moments plus brouillons et mettre en lumière la force qui émane de l’union et la communion des humains, des corps, des voix. Offrir ma présence à cette entité autre, et à ceux qui écoutent la chanson du même coup. »

« Tu veux sentir ton coeur qui bat au milieu de la foule/ Tu veux toucher ces corps qui éclatent aux premiers rayons d’amour/ Tu veux savoir que ça ira avant que tout s’écroule /Et moi je serai là pour voir ça jusqu’au lever du jour », chante-t-elle sur cette pièce phare.